Née en 1953, Agnès J. Loire est plongée dès son enfance dans l’univers particulier des décors de théâtre. Elle découvre dans les ateliers de construction et de peinture, les transformations magiques des matériaux. Et déjà elle s’amuse aux jeux des métamorphoses et « bricole la matière ».

 

A 17 ans elle entre à l’Ecole Supérieur des Beaux Arts de Paris et prépare une Licence d’arts plastiques. Dès lors elle partage avec plaisir son temps entre l’enseignement et ses activités artistiques.

 

Agnès développe des techniques sensibles et privilégie le pastel. Amoureuse de la matière, elle choisit d’exacerber les textures et de souligner les reliefs. Cherchant toujours à approfondir et développer son travail de recherche, elle réalise des séries qui explorent avec délicatesse la singularité de son regard.

 

A la suite d’un voyage dans les îles grecques en 1991, elle réalise la série des « Voilages » où elle évoque la pureté lumineuse qui l’a marquée.

 

Plus tard elle s’intéresse à la cérémonie hindoue « Holi » au cours de laquelle les participants s’aspergent de pigments purs pour célébrer l’équinoxe du printemps et la fertilité retrouvée. Cette fête lui inspire la série « Femmes Voilées » dans laquelle elle montre dans une débauche de couleurs intenses les mouvements et les mélanges des corps révélés et cachés.

 

En 2000, transgressant les conventions, elle restitue à la nature morte son caractère organique. Vient alors la série « Fureur Végétales ». Les légumes communs sont transfigurés. Gros plans et vues internes révèlent une nature profondément vitale.

 

Depuis peu, une transformation radicale s’opère dans le travail d’Agnès. Le trait jaillit, libre comme une écriture que le geste invente. Désormais la matérialité des choses et leur apparence s’estompent jusqu’à disparaître laissant place à de l’inconnu. La part d’ombre. Sans doute s’agit-il de regarder au creux de l’apparence, dans les plis de l’inconscient.